Getting Things Done – 04 – Les objectifs

Ce billet est le quatrième d’une série d’articles sur la méthode Getting Things Done (GTD) et sa mise en pratique.

Pour bien comprendre l’intérêt de se fixer des objectifs, revenons un moment à la théorie de David Allen, puis abordons un instant le côté pratique. Je le répète : ma solution n’est pas idéale, elle ne vise qu’à donner des pistes de réflexion.

Les 6 niveaux de perspective

David Allen se permet une petite métaphore aéronautique pour distinguer 6 niveaux de perspective (ou 6 « altitudes ») :

  • 50 000 pieds – La vie
  • 40 000 pieds – Vision de 3 à 5 ans
  • 30 000 pieds – Objectifs de 1 à 2 ans
  • 20 000 pieds – Domaines de responsabilité
  • 10 000 pieds – Projets en cours
  • Tarmac – Actions en cours

Prendre de la hauteur vous permet de mieux définir vos priorités, en ayant une vision globale de vos activités, mais aussi de votre existence en général.

50 000 pieds – La vie

Il s’agit of course de ce que vous voulez faire de votre vie.

Les questions à se poser : Quel est le but de mon existence ? Qu’est-ce que je veux faire de ma vie ? Qu’est-ce que j’ai envie de réaliser, de devenir ? [Devenir riche ? Être heureux ? Dévouer ma vie aux autres ? Avoir fait le tour du monde ?]

40 000 pieds – Vision de 3 à 5 ans

Il s’agit d’objectifs à (relativement) long terme (le nombre d’années pouvant varier en fonction de votre situation), qui vont contribuer à atteindre les buts « à vie » que vous vous êtes fixés et déterminer vos actions à court terme.

Les questions à se poser : Comment vois-je ma carrière dans 5 ans ? [Ferai-je le même métier dans 5 ans ? Quelle taille fera mon entreprise ?]

Et ma vie personnelle ? [Marié(e) avec 2,1 enfants et une maison à la campagne ? Entouré(e) d’une armée de lapins nains ?]

30 000 pieds – Objectifs de 1 à 2 ans

Il s’agit des objectifs à atteindre à court terme (et donc plus concrets), qui contribueront eux aussi à atteindre vos objectifs à plus long terme et à déterminer vos actions immédiates.

Les questions à se poser : Pour atteindre mes objectifs à cinq ans, quelles mesures concrètes puis-je mettre en place au cours des deux prochaines années ?

20 000 pieds – Domaines de responsabilité

Il s’agit de vos responsabilités sur le plan professionnel (administration, comptabilité, etc.) et personnel (famille, santé, loisirs, etc.). Ces domaines déterminent les tâches que vous aurez à réaliser. En faire une liste précise permet d’en acquérir une vision plus large.

10 000 pieds – Projets en cours

Il s’agit des projets (ou résultats à atteindre) à court terme : acheter un nouvel ordinateur, assister à une formation, planter vos choux-fleurs, etc.

Tarmac – Actions en cours

Il s’agit simplement de toutes les tâches que vous avez à réaliser au jour le jour.

 

Et concrètement, please ?

Vous pouvez soit commencer par cerner vos aspirations à très long terme pour ensuite définir les projets à court terme (top-down), soit partir des tâches en cours pour élargir ensuite votre perspective à très long terme (bottom-up).

Approches « top-down » et « bottom-up »

Avec l’approche « descendante », on commence par cerner ses aspirations dans la vie, pour déterminer ensuite quels axes adopter pour y parvenir, puis les projets à moyen terme et à court terme, et enfin aboutir aux tâches quotidiennes.

framboises
Mon but ultime dans la vie : devenir éleveuse de framboises.

L’approche « ascendante », quant à elle, permet de clarifier vos activités en cours et de déterminer si elles vous mènent effectivement là où vous voulez aller.

Les deux approches sont à mon sens tout aussi valables l’une que l’autre et tout à fait compatibles. Celle que vous choisirez dépendra surtout de l’étape à laquelle vous vous trouvez dans votre vie : au début ou à un tournant de votre carrière, il peut être plus pertinent de viser un objectif à très long terme et de déterminer par la suite ce que vous devez faire.

À l’inverse, si vous avez déjà un beau parcours derrière vous et que vous avez une idée précise de la trajectoire à suivre, la seconde approche vous permettra de clarifier votre travail quotidien, et de vous assurer qu’il est en adéquation avec votre vision à long terme.

Quoi qu’il en soit, vous aurez l’occasion de passer en revue vos objectifs régulièrement. En vous plaçant à différentes « altitudes », vous pourrez examiner vos objectifs à tous les niveaux tout en gardant une vision globale de votre parcours et de vos idéaux.

Définir vos objectifs

Si vous optez pour l’approche top down, voici quelques éléments de réflexion :

La question qui fait mal à la tête

fatigue
Et si j’allais plutôt me coucher ?

Prenez le temps de vous poser THE question : que voulez-vous faire de votre vie ? Mais aussi, qu’est-ce qui ne vous satisfait pas actuellement ? À partir de là, vous aurez déjà une bonne idée des objectifs à mettre en place à 5 ou 10 ans pour, sinon atteindre vos objectifs à vie, au moins vous en approcher.

Hiérarchisez ensuite ces objectifs selon le niveau de perspective, en indiquant lesquels participent à la vision à long terme de votre existence.

Exemple (fictif, je précise)

Ma situation actuelle de travailleur indépendant ne me convient pas, je me sens seul et abandonné, je voudrais travailler en entreprise, mais être salarié, c’est franchement pas mon truc.

  • Objectif ultime : Devenir chef d’une PME de 10 salariés
  • Objectif à 5 ans : Avoir embauché 1 salarié
  • Objectifs à 1-2 ans : Avoir monté une PME
  • Projets en cours : Obtenir des informations auprès de la CCI
  • Actions en cours : Appeler la CCI pour prendre un rendez-vous

Les objectifs annuels

A priori, vos objectifs à très long terme ne devraient pas changer tous les quatre matins. Il est en revanche intéressant de se fixer des objectifs bien précis pour l’année en cours, en gardant toujours en tête vos idéaux et la trajectoire que vous voulez imprimer à votre activité et à votre vie personnelle.

Voici comment je procède : en fin d’année, je fixe des objectifs pour l’année suivante. Ces objectifs sont de trois sortes :

– financiers (chiffre d’affaires à atteindre) ;

– professionnels (mettre à jour mon site, renouveler mon matériel, suivre des formations, etc.) ;

– personnels (faire davantage de sport, lire l’intégrale de Nietzsche en allemand, etc.).

Je fixe des échéances réparties sur l’année en fonction de la priorité, mais en restant réaliste pour ne pas me décourager. Pas la peine de décider que tous vos objectifs devront être réalisés au premier semestre, vous n’y arriverez pas et cela nuira à votre motivation.

J’échelonne au maximum les objectifs sur l’année pour me consacrer à un nombre minimal d’objectifs professionnels, financiers et personnels à la fois. Cela permet de réellement se concentrer et avancer sur les projets en cours.

À partir de ces objectifs, je crée les projets qui vont bien dans ma liste de tâches.

Tous les mois, j’évalue l’avancement de chaque objectif, détermine si je suis en retard ou en avance sur certains et redessine ma liste de tâches en conséquence.

De nouveaux objectifs peuvent bien entendu venir se greffer en cours d’année, l’essentiel étant de bien les planifier pour qu’ils n’entrent pas en conflit avec d’autres. Tout est question de priorités !

 

Les avantages

En vous fixant des objectifs aussi bien professionnels que personnels à plus ou moins long terme, vous vous dotez d’une part d’une vision plus large de votre existence, et d’autre part d’une connaissance plus fine des raisons et des finalités de vos activités au quotidien. Bref, vous savez ENFIN pourquoi vous vous levez le matin !

Rester fidèle à ses idéaux

Il est évident que si vous délimitez tous vos objectifs en fonction de ce qui vous définit et vous motive, vous n’aurez pas l’occasion de dévier de vos idéaux.

Rester motivé

Les objectifs vous permettent de savoir à tout instant POURQUOI vous faites ce que vous faites : vous aurez davantage de motivation pour réaliser des tâches ennuyeuses ou peu gratifiantes si celles-ci s’inscrivent dans une vision plus large de votre parcours individuel.

De même, vous avez en permanence conscience des raisons pour lesquelles vous abandonnez ou retardez certains projets (pour des questions de priorité, par exemple, ou parce qu’ils ne vous mèneraient pas là où vous souhaitez aller). Adios le sentiment de culpabilité !

Et vous, vous fixez-vous déjà des objectifs annuels et à long terme ? Continuez la discussion dans les commentaires !

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